dimanche 30 août 2009

Nous voila de retour à la maison

12h23, jeudi 28 Août 2009, l'airbus A320 de la compagnie Turkish Airlines pose son train d'atterrissage sur le tarmac de Lyon Saint Exupéry. Nous venons de parcourir 6500km en 10h avec escale... ça va trop vite!
Quel beau voyage! Ces 3500km à vélo couché, 4 pays traversés en presque 11 semaines nous ont fait découvrir de magnifiques paysages, des cultures dépaysantes et intéressantes et rencontrer des gens charmants. Nous rentrons avec plein de jolis souvenirs à partager et une seule certitude : les vélos couchés ca passe partout...
Nos 70 jours de vie nomade nous ont conquis, il est temps de reprendre notre vie sédentaire... avec un oeil nouveau... sur une prochaine destination!

Vallée de la Karakol ou bouclons la boucle

A Kochkor nous nous sommes arretes à "l'hotel", pour nous laisser le temps de reflechir à la route de retour. A priori 2 possibilités s'offrent à nous: reprendre la route du lac Issy Kul, s'y arreter faire la crepe 1 journée sur les plages et prendre l'affreuse route tres circulante de Balichi à Bishkek ou s'aventurer plus à l'ouest pour passer un col, le col Kegeti, au sud de Bishkek. La premiere solution ne nous emballe pas trop surtout que, nous l'apprendrons plus tard mais nous le soupçonions, les kirghizes achetent leurs permis et roulent avec des grosses voitures allemandes, nous avons déjà failli mourir sur la route Bishkek-Balishi, rien ne nous motive à retenter l'expérience. La deuxième solution est plus risquée car les jours sont comptés jusqu'à l'avion de retour et nous n'avons pas reussi à savoir si le col passait!
A cette halte nous avons decouvert le fameux "bania", sauna d'Asie Centrale. Assez terrible comme sensations comparées aux 500ml d'eau au fond de la bassine que nous nous sommes accordés pour la toilette quotidienne ou à l'eau glacée des rivières! L'expérience en vaut la peine. Plus propre que jamais, nous voici donc repartis de Kochkor pour rejoindre Bishkek par le col Kegeti à 3800m d'altitude. Nous comptons 2 jours pour atteindre le pied du col, 1 journée pour le gravir... ensuite, si ça passe, nous avons largement le temps d'atteindre la capitale. Si ça ne passe pas, le plan B est de faire demi tour par la même route, atteindre les bords du lac au plus vite et prendre le train pour Bishkek pour arriver juste à temps pour l'avion.
Apres une journée de route défoncée, inconfortable et rude pour la mécanique (il ne s'agit pas que le porte bagage nous joue des tours, nous n'aurions pas le temps de réparer), enfin une piste s'étend devant nous. L'ambiance dans les villages que nous traversons, bien que séparés que de quelques kilometres, est tres differente de l'un à l'autre. Ici les gens sont souriants, accueillants et nous offrent le thé et le casse croute, là ils font la tête et sont indifférents à nos bonjours et autres signes de la mains.
Mais partout c'est l'époque des foins et on s'active à faucher (à la main), monter des meules et rentrer la récolte.
Nous sommes en temps voulu au pied du col. Juste là au croisement des pistes est plantée une yourte où les habitants nous proposent de venir se réchauffer du vent glacial qui descend des glaciers tout proches. Moment de convivialité et d'échange autour d'un thé. Nos hotes nous mettent en garde, il faudra pousser ou porter le vélo pour passer le col! Pousser nous savons faire, porter nous l'imaginons vraiment galère! Alors il est temps de remettre en route "la machine à élaborer des plans". Dans ce voyage, nous nous sommes aperçus que cette machine fonctionne très (voir trop) bien et nous sommes rapidement faces à de nombreux plans, le plus difficile est de décider lequel choisir... Demi-tour: pfffff, la route est trop mauvaise. Monter le col: si ça ne passe pas c'est demi-tour, si ça passe.... on se saura jamais! Nous optons pour pousser encore plus vers l'ouest et terminer la boucle par la grande route Bishkek-Osh. Nous jouons encore plus avec le temps, nous n'aurons pas le choix il faudra avancer si nous voulons attrapper notre avion. Et bien nous en a pris. Les paysages sauvages que nous traversons nous emerveillent, les 2 cols à 3500m ravissent nos jambes (même quand il faut passer le névé sommital, en sandale, les pieds dans la gadouille !) et la derniere descente de 50km de long vers la plaine de Bishkek nous grise (A nous de doubler camions et voitures!).Un 69eme et dernier bivouac entourés d'usines désafectés et finalement nous arrivons à Bishkek une demie-journée plus tot que prévu. Il est temps de chercher des cartons pour les velos et commencer le démontage de nos vaillantes montures.

vendredi 21 août 2009

pour les grenoblois concernes ...

rajout d'une photo de mes doigts de pied a l'air dans le message "speciales dedicaces"...
Un grand merci
Fanny

Au milieu des jailoos : une vraie etape VTT couche


Apres notre col a 4000m, nous avons decide de ne pas profiter des presque 60km de descente sur la piste de la mine qui nous auraient ramenes au bord du lac Issy Kol mais plutot de poursuivre notre tour vers l'ouest et de realiser une grande boucle qui nous fera decouvrir un autre visage du Kirghistan : apres le lac-mer, la haute montagne, nous allions rejoindre les jailoos (paturage de haute montagne, peuples de vaches, de moutons et de quelques kirghises). Pour nous cela revenait a passer un premier col a 3800 m (le col Ara-Bel) pour passer du plateau a la vallee de la Burkan. La nuit passee la haut restera assez memorable. On se pose a la tombee de la nuit, a moitie congeles, et conscient que le seul malheureux rocher que nous avons trouve sur le plateau et contre lequel nous avons blotti notre tente ne sera sans doute pas suffisant pour nous proteger du vent glacial et du gresille qui se met a tomber. Et vivent les duvets Valandre et notre chere Hubba Hubba ( c'est notre maison depuis quelques semaines). Finalement on n'aura meme pas froid la nuit. Au matin, Borisgaspard, qui s'est gentillement porte volontaire pour garder les velos, nous avoue qu'il n'a pas eu chaud. Tente, velos et bouteilles sont geles, mais le soleil aidant tout est en etat de marche assez rapidement (a 9h).
Les paysages que l'on decouvre ce jour la et la descente sur la vallee de la riviere Burkan, rivalise de loin avec des paysages des Ecrins, meme si toute comparaison est a proscire. Le sentier est une piste ou d'apres les criteres kirghises un 4x4 doit pouvoir passer (enfin peut etre) et qui se transformera en sentier a vache plus bas. Les glaciers nous font face et au fur et a mesure de la descente les fleurs reapparaissent, puis les animaux et enfin les yourtes. Le tout est vraiment magique. Ajoutez a cela que nous ne croiseront pas ame qui vive avant le soir et vous aurez peut etre une petite idee de notre etat d'esprit apres cette etape de reve (seules ombres au tableau : - nous n'avons effectue que 30km dans la journee, passe 12 rivieres (dont certaines les pieds au sec, mais pas d'autres), pour 5h de pedalage effectif et quelques 8h sur les velos ! Pour rejoindre la "route" et boucler notre tour, il reste plus de 130 km et nous sommes assez juste en vivre ! - mon porte bagage n'a encore pas supporte la descente un peu sollicitante pour la mecamique et menace de rendre definitivement l'ame ). Une ultime (esperons) reparation a la corde magique nous permettra de rallier le petit village d'Archaly au milieu de nulle part et d'y faire un ravitaillement en nourriture. Hereusement des locaux nous offrirons 1/4 de litre d'essencepour notre rechaux qui commencait a etre dangereusement vide. Encore un col a 3400m et la descente nous ramene petit a petit a la civilisation juste a la grande route et la circulation de chauffards.

Objectif 4000

Le 15 aout, nous nous reveillons apres un superbe bivouac un peu en surplomb du lac Issy Kol, sans moustique, avec un superbe ciel etoile la nuit et le soleil le matin... Nous sommes au pied du mur. Il nous faudra quelques heures encore pour recueillir les informations techniques indispensables a une etape d'alpinisme a velos couches : oui le col que nous prevoyons de passer est accessible en ce moment ( au moins aux pietons et aux chevaux... la categorie velo couche n'est pas encore homologuee ici), la neige qui tombe regulierement ne tient jamais longtemps, il y a de l'eau en abondance sur le chemin... Tout va bien ( on apprend par la meme occasion que le col precedent, que nous avions projete de franchir et dont on nous avait detourne, passe tout aussi bien ;-( tant pis). A midi on commence a grimper le long de la riviere Barskon, sur une piste impressionnante, du jamais vu jusque la : large, plate, dure, sans la moindre tole ondulee. Elle mene en fait a la mine Kumtor, la 8eme plus grande mine d'or du monde, perchee a 4200m d'altitude. Et comme l'or et bien ca rapporte des sous, les canadiens qui l'exploitent ont trouve utile de faire passer une niveleuse sur la piste tous les matins ! Le bonheur pour les cylcistes ( sauf quand il pleut trop, on l'apprendra a nos depends.) Une premiere journee sans histoire, un rythme regulier et 1800m de denivele positif. Le paysage est impressionnant et tres changeant (jolie vallee d'abord assez verte et boisee, des cascades ... puis un paysage plus caillouteux, moins hospitalier). En personnes raisonnables que nous sommes, nous avons suivi tous les conseils que nous avions recu et pose le bivouac vers 3400m d'altitude afin de nous acclimater et de ne pas etre sujets au mal des montagnes (raison ou superstition?). Nuit paisible pas tres chaude. Au matin, il pleut, a 10 heures, il pleut toujours et a midi et bien il pleut encore. Nous attendons patiemment une fenetre meteorologique plus clemente pour nous lancer dans notre ascencion : les quelques coups d'oeil jetes hors de la tente, nous on en effet appris que la pluie se transformait en neige une centaine de metres au dessus de nous, il nous en reste 600 a gravir! En debut d'apres midi, lors d'une acalmie, nous levons le camp. La piste est devenue tres tres boueuse, apres le passage d'une dizaine de camion de la mine et malgre l'action de la niveuleuse qui ferme la marche du convoi. On transporte avec nous quelques kilos de terre et de cailloux coinces dans les garde boue et meme dans les gaines de chaine pour Joachim. Peu a peu la pluie se remet a tomber, puis la neige et nous passons le col Barskon (3750m) sous une veritable tempete. Les quelques rares voitures que nous croisons n'en croient pas leurs yeux. Il nous faudra une bonne heure pour traverser un plateau qui s'avere joli lorsque la tempete s'arrete et que les nuages se dissipent. Nous sommes congeles et nous hesitons a continuer ou monter la tente pour nous rechauffer. Mais ouf, le soleil apparait et nous nous rechauffons. Nous allons pouvoir realiser l'ascencion de notre objectif final. L'approche du col coince entre une succession de glaciers est magnifique. Il est environ 17h quand nous atteignons le col Sook, a 4021m.Les velos ont reussi!
A l'attention des medecins et autres personnels medicaux ;-), les montures n'ont ressenti aucun effet nefaste dus au manque d'oxygene! Bon d'accord certains coups de pedale, sur la piste, enfin le chemin, que nous suivons a la fin, coutent plus que d'autres... mais c'est juste que ca monte raide.
Heureux nous redescendons par le meme chemin et bifurquons vers le col Ara-bel. Ce soir nous posons le bivouac a 3800m d'altitude.

Les eaux turquoises (et les orages ;-) de la rive sud du lac Issy Kol: detente et hesitations


Recit plus detaille a venir : juste un petit apercu des paysages rencontres lors de cette etape de presque bord de mer.

On a presque honte du peu de km parcourus pendant ces 4 jours au bord du lac : un peu d'indecision quant a la suite du periple vu les orages violents, les infos comme quoi le col prevu ne passe pas a cause des chutes de neige recentes, que le suivant non plus, d'une nouvelle casse de porte bagages mais aussi des eaux turquoises et chaudes, du soleil et de jolies plages qui nous font del'oeil... tout cela fait qu'on a profite un peu plus que prevu de ce haut lieu de villegiature kirghise ;-)

Du lac Issy Kol a la vallee de la Burkan: a 4000m a velo couche

Le lac Issy Kol, deuxieme plus grand lac alpin au monde (70km de large, 170km de long a 1600m d'altitude), est entoure de chaines de montagnes hautes de 4000m (visibles quand les nuages veulent bien se dissiper entre 2 orages: les locaux disent que le temps est imprevisible cette annee et tres pluvieux, voire neigeux vu l'altitude). Les plages sont petites mais jolies et l'eau est bonne et turquoise.

La vallee de la Burkan: magnifique vallee sauvage, trouvee un peu par hasard mais qui s'est trouvee etre l'itineraire logique pour boucler notre petite boucle kirghize apres un col a 4000.

Le col Sook, un col a 4021m, qui donne acces a une zone frontaliere militaire soumise a autorisation. Un moyen de savoir si nos monture etaient sensibles a la rarefaction de l'oxygene et un beau petit challenge pour les pilotes...



Nouvelles de Kochkor, premiere petite bourgade rencontree sur notre retour vers Bichkek apres les hautes altitudes.

samedi 8 août 2009

Kirghizstan, nous voila!

Ca y est nous y sommes, dernier pays de notre periple, quelques jours a l'auberge pour faire la lessive, vous donner des nouvelles et se deplacer en bipedes (c'est bon aussi!) et nous voila partis a la decouverte des montagnes kirghizes (altitude moyenne a 2750m, 40% du pays est au dessus de 3000m d'altitude) dont nous n'avons eu, pour l'instant, qu'un apercu eloigne en approchant la frontiere.
Bishkek est une ville agreable, verte, ou une bonne partie des edifices sovietiques sont delabres. Les kirghizes sont tres gentils et parlent tres bien l'anglais (ca change des russes et des mongoles!).
Arriverons nous a franchir avec nos montures notre 1er col a 4012m? Nous vous le raconterons des que possible?

En train a travers le Kazakhstan


Etant donne le temps qu'il nous reste et les conseils de presque tous les cyclos que l'on a rencontre, nous avons decide de couper le voyage en traversant le Kazakhstan en train. Notre voyage a velos a travers l'Altai russe devait donc s'arreter a Bisk, premiere grande ville rencontree. Nous avons bivouaque juste avant pour etre a l'aurore a la gare et essayer d'acheter un billet pour Barnaul d'abord puis pour Bishkek, capitale du Kirghistan. Finalement a Bisk on ne pouvait s'occuper que du premier tout petit troncon. Pour essayer de gagner un maximum de temps, nous decidons de prendre le bus. Avec les velos rien de moins complique, ca nous prendra finalement la journee pour trouver un bus avec une soute suffisante pour que, en poussant bien et avec l'aide des deux chauffeurs, les velos et les sacoches acceptent de rentrer... Joachim en est malade, mais a l'arrivee, nous avons l'agreable surprise qu'il n y ait pas de casse.

Nous voici a Barnaul, grande ville russe sur la ligne de train Novosibirsk-Tashkent ou Novosibirsk-Bishkek. En resume resume, parce que notre creneau internet s'epuise : Pas de place dans aucun train avant une ou deux semaines. Un peu desesperes on passe la nuit a l'hotel. On reporte le probleme au lendemain. Toujours rien d'officiel. On nous conseille de tenter notre chance aupres du controleur du train complet qui passe le jour meme. Finalement avec l'aide de professeurs d'allemand russes, on negocie des places, cheres, mais on est dans le train et 36h plus tard, on est cense etre a Almaty. En fait, les deux couchettes prevues ont ete vendues a 9 personnes, nous compris. On fera donc une tres (trop) grande partie du voyage assis dans la cabine du dit controleur ou debout dans le couloir du wagon, les deux velos entierement demontes sur la plateforme entre 2 wagons...
Mais le trajet se passe plutot bien, les velos plus reposes que les cyclistes! Le Kazakhstan c'est plat et ca a l'air plutot monotone et tres tres chaud. Qu'est ce que l'on a bien fait de le passer en train ! Pour finir, apres avoir un peu negocie, nous descendons, deux jours plus tard, a Otar, 150km apres Almaty. C'est a cet endroit que la ligne de train Barnaul-Tashkent est la plus proche de Bishkek.

Kirghistan nous voila...

vendredi 7 août 2009

Passages de frontieres

La frontiere russo-mongole : passage en Lada

Voici le recit des quelques heures qui ont suivi le chargement de nos velos dans le 4x4 Lada... Tant qu'on n'a pas ete confronte a l'administration russe (les mongoles ne valent guere mieux proches de la frontiere... mais ils ont encore quelques efforts a faire pour arriver au niveau de leurs voisins), on n'imagine pas bien ce que cela peut representer. Donc, comme on l'avait appris la veille, pour passer la frontiere il faut etre dans les starting blocks vers 7-8h. Vers 9h30, les gens commencent a s'agiter, et a 10h la barriere se leve et le conducteur de la premiere voiture peut retirer son premier papier, cote mongole. C est la que commence la comedie. Je vous le fais en resume : cote mongole : une barriere devant laquelle on est arrete pour remplir un premier formulaire, et qui se leve suivant le bon vouloir du planton qui est la.

Puis un batiment : on descend de voiture, on va presenter son passeport, a un chef d abord quand on est touriste, puis a une "porte de prison" mongole, qui veut savoir de quelle voiture on vient, combien de passagers on est et si on transporte de la drogue ("bein oui madame, c est parce que l'on fume trop que l'on a choisi la position couchee pour nos velos")... et enfin a une autre charmante represente de la courtoisie mongole, qui enregistre nos passeports, nos cartes d immigration et nous repose exactement les memes questions que les deux premiers. Puis retour a la voiture et nouveau passage inutile de barriere avec arret et remplissage de formulaire. On vient de passer la douane mongole !

Notre Lada part pour 5 km jusqu en haut du col pour le passage de la ligne frontiere. Premier contact avec des douaniers russes. De chaque cote d une grille deux monuments a la gloire des deux pays. Le conducteur de chaque voiture fournit les passeports de tous ses passagers au douanier qui rentre dans sa cabane ... et ... (la il y a un arret temporel de duree variable suivant son bon vouloir) au bout d un temps ressort pour nous faire avancer un peu... Cette fois on veut savoir si en plus de la drogue "hachich-cocaine ?"(avec l accent russe) on transporte des armes. En cycliste et avec nos bronzages raton-laveurs, on doit avoir des tetes de terroristes. Surtout ne pas regarder sa montre ca fait trop peur.

Deuxieme partie du no-man s land, cote russe, 25 km d ASPHALTE !!! On nous l'avait dit mais c'est quand meme impressionnant. Et on arrive a la douane russe. Dans l'orde : formulaire avant la barriere n1, formulaire dans la cabane avant la barriere, passage des pneus au desinfectant, on suppose que c'est une precaution anti grippe aviaire, deuxieme formulaire a la cabane n1. On passe la barriere, un douanier vient inspecter la voiture et fait descendre tous les occupants et tous les bagages !!!!! Imaginez des vans mongoles pleins a craquer, galerie chargee, tout doit etre descendu et emporte dans un batiment ou on verifie l authenticite de nos visas, ou nous passons devant un medecin qui joue a Kunter strike pendant que sa secretaire nous tamponne une carte comme quoi nous ne presentons pas de danger immediat pour la patrie russe ! (si ils savaient) et ou l'on passe l'ensemble des bagages aux rayons X. Malheur au mongole qui avait oublier une chaise en plastique dans sa voiture !!!

Apres cela plus qu'une ou deux barrieres-formulaires, un passage au bureau d immigration et on a le droit de decharger nos velos sur le parking d'une station service. ENFIN.

Il est seulement 13h30 ! 6h30 pour passer une frontiere quand on est la 3 eme personne a se presenter, pas mal, non ?

Bon maintenant que vous entrevoyez l'ampleur du desastre, on doit vous avouer qu'on a eu de la chance, on est tombe sur un douanier qui a essaye d'user de son charme (avec meme un sourire ce sera le seul de la matinee) et qui nous a fait grace du dechargement des velos et ne nous a fait sortir que deux sacoches sur nos 6 ballotins...

La frontiere russo-kazake : passage en train

En gros pour ce qui est des fonctionnaires russes, c'est assez semblable. Pas un sourire, manifestement des echanges de pot de vin avec le controleur, une veritable personnification de l'autorite russe en la personne de deux douanieres "armoires a glace" en mini jupe. Des tampons, des verifications, des questions particulierement pertinentes : "Mais vous etiez deja venue en russie, vous" "Moi mais jamais de la vie, le tampon sur ce joli visa d il y a quelques annees, je l ai fait dessiner a mon petit neveu !" La traduction etait assuree par des profs d allemands russes qui nous ont pris sous leur aile. Et pendant tout ce temps la les employes du train qui tournent autour, serviles, le doigt sur la couture du pantalon ( ils avaient mee retendu le tapis du couloir avant la montee des officiels !)
Cote kazake, on sent que l'on a change de monde... Les douaniers sont en treillis et plus en uniforme, ils plaisantent avec les employes, serrent des mains, sourient... La seule chose qui les interessent est d'avoir leur part des differents traffics et contre bande en court.
Seul inconvenient si vous passez la frontiere en train c'est qu'elle arrive aux alentours de 2h le matin et que vous ne serez pas tranquille avant 4 ou 5h le matin... le soleil pointe deja.

La frontiere kazake-kirghise : passage en velos !!!
A VENIR


Specialite russe

Celles la (Lada de la Police) on ne les voit que dans les films par chez nous, ici on les voit dans les rues. ...et petit a petit elles sont remplacees par des Logans!!! Pour les yeux avertis, il y en a une "civile" a droite de la photo.

Speciales dedicaces

A Amelie: Les marmottes mongoles. Nous n'en n'avons pas mange, mais vu enormement!



A Noemie: Degustation de notre tresor bien garde pour notre entree en Russie: Le tube de creme de marron. MIAM!!!


A Grand Mat': Le "toujours content" Borisgaspard, mascotte du voyage, essaye de communiquer...



Un grand merci a tous pour mon cadeau d'anniversaire qui est responsable d'un joli bronzage inimitable sur mes petons... Les etapes mongoles etant un peu tendues, les sandales sont restees sagement sur le porte bagage, mais depuis la frontiere russe et avec le retour du goudron, nous voyageons doigts de pieds au vent.


jeudi 6 août 2009

Un bon dans l'espace temps (Russie: Tashanta-Bisk)

Et non on ne s'est pas perdus dans l'Altai, ni faits kidnapper par la mafia russe... nous avons juste eu quelques problemes a trouver des connections internet depuis notre passage de la frontiere. Donc un petit saut en arriere de quelques semaines et nous revoici juste sortis de Mongolie (avec seulement quelques jours de retard : on s'etait donne 4 semaines, nous avons passe la frontiere russe apres 4 semaines et 2 jours en mongolie). Une fois parcourus les 25 km de no man's land et disons 50 km de plus pour bien se sentir en russie, on regarde tout autour de nous et c'est certain on vient de faire un bond dans l'espace temps ! D'un siecle au moins...

Ici il y a de l'asphalte sur les routes ( meme pas trop mauvais au debut surtout), de l'eau dans les rivieres ( et comme on le decouvrira tout au long de notre trajet dans l'Altai, de plus en plus de rivieres, de plus en plus grosses, jusqu'a la Katun, grand riviere touristique), des arbres partout, de l'herbe verte, de magnifiques vallees ombragees ( on se croirait dans les Alpes suisses !), ca c'est pour le changement de paysage. Pour ce qui est du niveau de vie aussi le contraste est impressionnant. Vous auriez du nous voir le premier soir a Kosh Agash dans les rayons de notre premier "super marche" rencontre depuis un mois : de vrais gamins dans un magasin de jouets juste avant Noel : il y avait presque de tout (enfin il ne faudrait pas exgerer quand meme, c'etait un petit 8 a 8 de chez nous, mais avec des fruits, du miel ;-), du saucisson, du poisson fume, du jus de fruits et des yaourts ! Mais pas de Creme de Marron, quand meme!!! Ici nous sommes dans la Republique de l'Altai ( capitale Gorno Altai qui est notre premiere objectif ). La population est majoritairement kazakhe (encore typee asiatique, meme si les russes blonds aux yeux bleus commencent a faire leur apparition)

Contrairement aux a priori qu'en bons francais nous apportions avec nous, ici les paysages sont tres accueillants et les gens de meme, souriants, curieux, voire prets a rendre service. Expection : l'administration. Maintenant nous en sommes certains, pour rentrer dans l'administration, il y a une epreuve speciale, ou ils leur passent des sketchs de comiques en boucle et ne seront retenus que ceux qui reussiront a ne meme pas esquisser un sourire !

Pele mele :
L'administration russe : pas facile... pas souriante... proceduriere au possible... STALINIENNE. On a essaye de nous faire "enregistrer", juste parce qu'on nous avait dit qu'il fallait le faire et que nous sommes des citoyens francais respectueux des regles... et bien au premier bureau de l'enregistrement et de l'immigration, il a fallu pas moins de 6 dames pour me dire qu'elles ne savaient pas trop ce que nous devions faire mais que ce n'etait surement pas le bon jour et que le mieux serait d'aller a l'hotel et qu'ils s'en occuperait. Deuxieme tentative a Aktash, le troisieme jour de notre sejour, exactement, comme on nous l'avait conseille a un hotel ou on s'etait renseigne... Cette fois il a fallu l aide d'une traductrice irlandaise ( merci Veronique et Xavier de Chambery) et toute la bonne volonte d'un haut grade de l'armee russe (et ce n'est pas peu dire) + on ne sait pas combien de coup de fils et au moins une heure d'attente dans une minuscule salle ou on nous a apporte trois chaises ... pour apprendre qu'a priori il n'etait pas necessaire de faire quoique ce soit ! Et merci l'administration russe. Finalement nous ferons encore un essai lors de notre seule nuit d'hotel en Russie a Barnaul la veille de prendre le train : cette fois on nous confirme qu'on doit bien se faire enregistrer, que pour cela on a besoin d un papier officiel de l'hotel que l'on nous remet, mais que eux ne le ferons pas pour nous, qu'on devra se deplacer au bureau d'enregistrement ... retour a la case depart... On s'est empresse de ne rien faire... il ne faut pas exagerer quand meme avec notre bonne volonte. Surtout qu'au passage de la frontiere (dans le train) ils n'ont meme pas regarde notre carte d immigration ! Donc notre conseil quant aux administrations en russie : surtout eviter les !

La nourriture russe : pour comprendre le paragraphe suivant il faut vous rememorer que l'on arrive de mongolie ou le menu a ete assez invariablement pendant un mois : riz ou pates, agrementes de biscuits secs et de coca ( et oui c'est la honte, mais eux aux moins font des bouteilles avec des bouchons fiables contrairement a ceux des bouteilles d'eau mongoles - mais si elle est bonne mon excuse) et les jours fastes une salade carotte et chou en entree... Donc en russie on trouve de presque tout, en ce moment c'est la saison des tomates et des concombres, cultives dans chaque jardin et vendus sur le bord de la route, par des petites vieilles adorables. L'Altai est connu pour son miel, vendu au litre, dans des bouteilles de coca ( quand je vous le dit) ou autre. Joachim rattrape le temps perdu en suivant une cure stricte de 3 miels differents dont l'un bu le soir au goulot ! C'est egalement la saison des framboises, elles aussi vendues sur le bord de la route, par sauts ! Comment ca on n'a pas de place dans les sacoches pour 5 ou 6 kg de framboises toutes fraiches ! Vous n'avez jamais fait de confiture sur un rechaud dans une popotte, vous ? Et bien vous avez rate quelque chose. On a choisi ce jour la un "superbe" bivouac au bord de la riviere Katun, infectee de moustiques, pour pimenter l'experience. Mais la confiture de framboises a la cuillere ou a la bouteille, c'est bon. On a aussi teste les restaurants russes ( ou Kafe), ou l'on trouve des plats cuisines et varies mais ou les portions sont bien trop petites pour nos estomacs de cyclistes ( premiere experience : apres une mise en bouche (un plat principal chacun) nous recommandons deux salades, deux soupes et deux plats + un the et une biere... les russes n'en reviennent pas ;-))Ici le pain est frais, ils font des patisseries, des viennoiseries sucrees et salees (on vous recommande les petits pains fourres au pavot a Aktash). Nos petits dejeuners s'etoffent (flocons d'avoine + kefir ou yaourt + fruits + jus de fruits + miel ), le soir nos pates collent de moins en moins et sont agrementees de sauce tomate...

Les paysages : En partant de la frontiere mongole et en traversant l'Altai en direction de Gorno Altai et Bisk, on passe de vallees superbes et encaissees, de paysages de haute montagne avec la neige au loin a la plaine qui s'etend de part et d'autre de la riviere katun avec de la foret et des cultures intensives. Le debut est vraiment magnifique avec des bivouacs tranquilles au bord de l'eau. D ailleurs les hommes prehistoriques ont ete les premiers a decouvrir ce spot : a Kalbak Tash, on decouvre plusieurs sites de petroglyphes dont les plus vieux datent de la fin du 3eme millenaire avant J.C. Les russes campent beaucoup, partout, ici personne ne viendra jamais voir ce que nous faisons ( sauf quelques vaches, quelques moutons et un couple d aigle un jour : nous avions pose la tente juste en dessous de leur nid ).La route est plutot bonne et nous passons deux jolis cols et une descente de 70km: QDB!!! (Que Du Bonheur). Les paysages changent lentement : de plus en plus de vegetation, des pins, des feuillus... jusqu'a ce que l'on rejoigne la riviere Katun, un peu avant Gorno Altai. La d'un coup on se retrouve sur les bords du lac d'Annecy ou de Serre Poncon en moins beau, une grande route, un monde fou, des voitures comme on n'en voit meme pas chez nous, des "stations balneaires" avec ATM, resto etc, des bivouacs au bord de l'eau que l'on partage avec toute la jeunesse des environs (et eux dans leurs voitures rutillantes, ils ont tous des auto radio et des baffles puissantes qui hurlent toute la nuit !)... vite vite fuyons...
L'eau : En fait ce qui change tout, c'est la presence d'eau en abondance, dans les rivieres, a la pompe dans les villages mais aussi dans le ciel et sur nos tetes ... ca nous fait une bonne excuse pour nos relativement petites etapes journaliere ;-) tout est vert. Ils n'ont pas partout l'eau courante, mais au moins il n'en manque pas...
Les pistes et les cartes russes :
Arrives en Russie sans aucune carte de la region, nous avons rate norte chance dans la premiere "ville" que nous avons rencontre (Kosh Agash), arrives trop tard, les magasins fermes... et ce fut une erreur. Nous n'avons pas eu d'autres occasions d'en trouver par la suite. Merci beaucoup a Veronique et Xavier, chamberiens rencontres a Aktash ( ici le savoir faire francais en matiere de stations de ski est tres apprecie) de nous avoir offert leur carte touristique de la region... Sans elle nous serions sans doute encore en russie. Mais decidement a velo soit il faut une carte precise soit de bonnes cuisses et une bonne dose de bonne humeur, de perseverance et de philosophie... pour exemple, notre experience de VTT couche dans des conditions extremes : le lieu : une " soit disant tres jolie vallee" que longe une piste qui relie Ongudai a Gorno Altai. Elle suit la riviere en descendant, permet d'eviter la " grand route" et un col precede de 80 km en montee ( depuis la frontiere on ne fait quasiment que descendre, on n'est pas faineant mais on a perdu l'habitude ! ;-)) Donc un beau jour, apres avoir passe une soiree super sympa avec Florent et Aurelie deux cyclos grenoblois (autour du monde) rencontres en haut d'un col, apres s'etre regales a remonter ce meme col :-) et surtout a le descendre... apres avoir fait longuement des courses a Onguday ( on n'est jamais trop prudents), en fin d'apres midi, apres la pluie, nous avons rebrousse chemin pour trouver LA piste. La carte indique rive gauche alors on tente mais au bout de 500m c'est un chemin a chevres que l'on decide d'explorer d'abord prudemment a pied mais la trace disparait apres 300m. On revient donc aux velos et on pose le bivouac, c'est l'heure. Le lendemain le depart prevu tot est finalement tardif (c'est devenu une mauvaise habitude en russie mais ou sont nos bonnes resolutions mongoles ?), et on reprend la route sur 1km pour la quitter dans un virage a droite, la piste est la a gauche au niveau de la riviere. La piste est bonne au debut meme si un peu (beaucoup) trempee par la pluie de la veille et de la nuit, et rapidement nous sommes dans un exercice de style VTT dans la boue et les flaques. Nous sommes perdus dans un paysage magnifique, plus ou moins pres de la riviere. Mais moins pres de la riviere, dans une vallee plutot etroite, ca veut dire vers le haut ! Quand ca monte trop raide on pousse a 2 chaque velo, c est la premiere fois du voyage, a ce point ! Les vaches n'en reviennent pas. Effectivement la riviere descend et est magnifique, ca se voit bien de 200m au dessus! Apres 3h de pedale, pousse, pedale, souffle, nous arrivons au point le plus haut ... et devant une barriere. Nous la poussons ( et la refermons pour le betail) et se presente devant nous une descente tres raide et caillouteuse et un bel alpage... avec des chalets au fond. Encore 1/2 heure de pedalage jusqu'a ces chalets... et stop il y a un chien... et quelqu'un qui vient: La piste ? Non elle ne va pas plus loin ! Elle s'arrete la... Apres, plus rien... ( Ca je vous assure que ca se comprend meme sans parler russe !) Un peu decus et fatigues ( on a quand meme mis 4h a faire 12km D+400m de denivele positif, heureusement que c'etait magnifique!!! ) nous posons le bivouac, il est tard et nous n'avons pas le courage de reprendre la piste qui commence par monter raide dans l'autre sens ! Sur le GPS, ces 4 jours ressemblent a une grosse tache noire... mais ou sont les longues etapes mongoles ?!

La frontiere Russe arrivera-t-elle? (Ulangom-Frontiere Russe)

Ils le savaient, depuis 1000km que nous les menions sur des pistes, Guy Donho et Guy Donbas n'attendaient que l'asphalte de la route qui va d'Ulangom a une frontiere russe (au nord, pas la notre). Alors a peine nous etions sortis de la ville qu'ils se deroulaient les pneus. Quelles sensations grisantes. Nous avions oublie. Nos montures avalent trop vite ces 30km, meme avec le vent fort de 3/4, deja nous arrivons devant la montee de notre premier "vrai" col. Dans cette immensite, typiquement mongole, difficile de prendre des reperts et d'apprecier les distances. Alors nous voila aux paris pour estimer la longueur de cette piste toute droite qui monte (D+300m) vers la gorge qui nous emmenera au col (D+1000m)... Comme il n'y a ni baraque a frites ni bar a biere en haut, peu importe le gagnant, il nous faut gravir ces 8km de ligne parfaitement droite. La gorge de pierre rouge est magnifique. Elle est parcourue par une piste tout a fait correcte que nous montons sur les velos jusqu'en haut. Au col (1980m) marque par un joli ovoo (tas de pierres, de bouts de foulards bleus et dons de toute sorte aux esprits du coin), la pluie commence a tomber et nous trouvons rapidement (pour une fois) ou bivouaquer. A peine avons nous decharge qu'un camion arrive droit sur nous. Aie, nous avions envie d'etre tranquile ce soir! Le camion de demenagement de yourte (un camion benne plein a craquer) stoppe, Tsedenish, Batnasan et Daguima descendent et nous invitent a monter notre tente 1km plus loin, a cote de leur yourte. On s etait promis d accepter au moins une fois une telle invitation. Nous rechargeons donc et allons participer au montage d'une "petite" yourte pour passer la nuit et la pluie. Une fois la "Mongol gers" et la "Pfranns gers" (traduisez : yourte mongole et yourte francaise) montees, nous sommes invites a partager un repas: viande sechee de chevreau a l'apero accompagne d'un alcool non identifie, puis bouillon de nouilles et viande avec le traditionnel Tchae (The sale au lait). Au digestif le maitre de yourte sort une bouteille d'une tres bonne vodka d'Ulangom, un regal... Dans la soiree les 2 garcons arrivent avec le troupeau de 700 tetes (moutons, chevres, vaches, cheveaux). Dehors la pluie continue a tomber et ne cessera que dans 36heures. Nous resterons donc la, en attendant que la pluie veuille bien laisser place au soleil. Pendant 36h nous dormons, partageons 1 autre repas avec nos hotes, lisons (Fanny), recousons des chaussettes (Joachim), nous battons contre les chevres qui s'abritent de la pluie contre la tente voire sur la tente... Heureusement que notre geniale tente Hubba Hubba (MSR) nous offre un espace suffisant pour nous tenir confortablement assis et nous bouger un peu avec toutes nos affaires au sec (hormis les velos qui ont pris l'eau commes les biques en moins casse-pieds!). Enfin la pluie s'arrete, heureux de cette rencontre nous filons vers le Lac Urug Nuur, magnifique au pied des montagnes enneigees. A la source (sud-ouest du lac, derriere une ruine) nous rencontrons deux belges et un guide qui nous informent que la riviere que nous voulions franchir le lendemain est en crue. Impossible de passer. Nous hesitons un moment entre tenter l'itineraire prevu avec le col a 2300m en esperant qu'un camion puisse traverser la fameuse riviere et qu'il puisse charger les velos (nous n'avons pas vu de camion depuis 3 jours) ou faire un detour de 150km avec un col a 2500m emprunte uniquement par des 4x4 mais qui nous mene a l'unique pont de la region au sud du lac dans lequel se jette la riviere en crue. Nous optons pour le detour qui nous ajoutera 2 jours, nous fera pousser les velos pour la premiere fois et pendant 3h, mais aussi partager des moments uniques avec les locaux, voir des paysages a couper le souffle et decouvrir une piste ludique et joueuse a souhait dans un decor de Grand Canyon. Bivouacs de reves partages avec des milliers de moustiques tres (trop) affectueux.
Les 2 etapes suivantes vers Tsaganuur sont difficiles (pistes) et longues, en tout cas plus longues que prevues. Comme des andouilles nous n'avons pas acheter la derniere carte, sur laquelle se trouve la minuscule portion qui va du bord de notre carte jusqu'a la frontiere (60km) pensant nous debrouiller avec la mauvaise carte generale de Mongolie (GiziMap). Au bord de notre carte au 1/500000 Tsaganuur est indique a 9km et nous la trouverons en realite a 29km d'une mauvaise piste qui remonte une riviere dans une belle vallee encaissee. Sur cette piste nous avons rencontres un couple de belges circulant dans un camion amenage avec des pneus de 1 metre 20 de diametre. Eux ont pu franchire la riviere en crue avec l'aide des locaux qui les ont guides. D'apres eux nous aurions pu traverser en portant les velos avec de l'eau jusqu'aux aisselles!!! Finalement pas de regret d'avoir fait le detour.Et nous voila a 15km de la frontiere, un joli "tordage" de patte de derailleur nous oblige a commencer la journee, qui n'avait pas commence tres tot, par une reparation et un reglage difficile du dit derailleur. Un dernier virage et le poste frontiere apparait. Nous sommes a la barriere des douaniers mongoles a 14h00 pour une fermeture de frontiere a 18h00 cote russe. 4h avant la fermeture, tout parait normal mais en russe 4h d'avance c'est trop tard, et de toute facon on ne passe pas la frontiere a velo! "La frontiere ouvre a 10h demain, il y aura des voitures! Allez hop circulez! Et a plus de 100m!" Nous attendons dans ce village frontiere jusqu'a 17h30, au cas ou une hypothetique voiture passerait... mais "niet", pas une voiture. Une dame nous propose de nous prendre le lendemain car elle va avec sa fille en Russie... d'accord nous serons la demain a 7h00 pour charger les velos dans la 4x4 Lada.
Un dernier beau bivouac mongole mais une nuit difficile pour Joachim un peu malade, mais enfin au matin le ventre accepte de se vider. Ouf le denouement de toutes les difficultees mongoles arrive ;-). Les velos charges, la voiture dans la queue de 10 voitures devant la barriere et on nous annonce le prix de la passe! Un peu coince par les velos charges et surtout presses par l'envie de sortir de Mongolie et de decrouvrir la Russie, nous passerons pour 50dollars. De toute facon on n a vu aucun camion, ni le jour meme ni la veille, susceptible de nous transporter...

Heureux ! nous sommes heureux de circuler habituellement a velos et degustons notre bonheur pendant ces 5km de piste mongole et 20km d'asphalte russe a bord de cette 4x4 Lada! Quel inconfort! ;-)