Le 15 aout, nous nous reveillons apres un superbe bivouac un peu en surplomb du lac Issy Kol, sans moustique, avec un superbe ciel etoile la nuit et le soleil le matin...
Nous sommes au pied du mur. Il nous faudra quelques heures encore pour recueillir les informations techniques indispensables a une etape d'alpinisme a velos couches : oui le col que nous prevoyons de passer est accessible en ce moment ( au moins aux pietons et aux chevaux... la categorie velo couche n'est pas encore homologuee ici), la neige qui tombe regulierement ne tient jamais longtemps, il y a de l'eau en abondance sur le chemin... Tout va bien ( on apprend par la meme occasion que le col precedent, que nous avions projete de franchir et dont on nous avait detourne, passe tout aussi bien ;-( tant pis). A midi on commence a grimper le long de la riviere Barskon, sur une piste impressionnante, du jamais vu jusque la : large, plate, dure, sans la moindre tole ondulee. Elle mene en fait a la mine Kumtor, la 8eme plus grande mine d'or du monde, perchee a 4200m d'altitude. Et comme l'or et bien ca rapporte des sous, les canadiens qui l'exploitent ont trouve utile de faire passer une niveleuse sur la piste tous les matins ! Le bonheur pour les cylcistes ( sauf quand il pleut trop, on l'apprendra a nos depends.) Une premiere journee sans histoire, un rythme regulier et 1800m de denivele positif.
Le paysage est impressionnant et tres changeant (jolie vallee d'abord assez verte et boisee, des cascades ... puis un paysage plus caillouteux, moins hospitalier).
En personnes raisonnables que nous sommes, nous avons suivi tous les conseils que nous avions recu et pose le bivouac vers 3400m d'altitude afin de nous acclimater et de ne pas etre sujets au mal des montagnes (raison ou superstition?). Nuit paisible pas tres chaude. Au matin, il pleut, a 10 heures, il pleut toujours et a midi et bien il pleut encore. Nous attendons patiemment une fenetre meteorologique plus clemente pour nous lancer dans notre ascencion : les quelques coups d'oeil jetes hors de la tente, nous on en effet appris que la pluie se transformait en neige une centaine de metres au dessus de nous, il nous en reste 600 a gravir! En debut d'apres midi, lors d'une acalmie, nous levons le camp. La piste est devenue tres tres boueuse, apres le passage d'une dizaine de camion de la mine et malgre l'action de la niveuleuse qui ferme la marche du convoi. On transporte avec nous quelques kilos de terre et de cailloux coinces dans les garde boue et meme dans les gaines de chaine pour Joachim. Peu a peu la pluie se remet a tomber, puis la neige et nous passons le col Barskon (3750m) sous une veritable tempete. Les quelques rares voitures que nous croisons n'en croient pas leurs yeux. Il nous faudra une bonne heure pour traverser un plateau qui s'avere joli lorsque la tempete s'arrete et que les nuages se dissipent. Nous sommes congeles et nous hesitons a continuer ou monter la tente pour nous rechauffer. Mais ouf, le soleil apparait et nous nous rechauffons. Nous allons pouvoir realiser l'ascencion de notre objectif final.
L'approche du col coince entre une succession de glaciers est magnifique. Il est environ 17h quand nous atteignons le col Sook, a 4021m.
Les velos ont reussi!
A l'attention des medecins et autres personnels medicaux ;-), les montures n'ont ressenti aucun effet nefaste dus au manque d'oxygene! Bon d'accord certains coups de pedale, sur la piste, enfin le chemin, que nous suivons a la fin, coutent plus que d'autres... mais c'est juste que ca monte raide.
Heureux nous redescendons par le meme chemin et bifurquons vers le col Ara-bel. Ce soir nous posons le bivouac a 3800m d'altitude.