lundi 27 juillet 2009

Du royaume de la Lada et autres Skodas

Nous voici en Russie depuis 6 jours. Beaucoup de choses a raconter, mais pas de connection internet... (la je suis sur le portable d'un employe des telecom russes dans son bureau!!!): bloques par la pluie, un grand detour, puis passage de la frontiere difficile... mais aussi des rencontres et des paysages magnifiques.
Tout ca, nous vous le raconterons en detail d'ici 4 a 5 jours quand nous aurons atteint la capitale de la Republik d'Altai: Gorno Altai.
A tres bientot

mercredi 15 juillet 2009

Le desert (Tosonsengel-Ulangom, 500km)

Et 1000km parcourus...[c etait il y a longtemps maintenant (350km)] trop tot pour le tresor de Clement Faugier... nous attendrons d'atteindre la forntiere russe.
Voici l'etape que nous apprehendions et pour laquelle il fallait prendre la decision de la route a prendre pour rejoindre Ulangom: par le nord du massif (Han Hohiyn nuruu) qui nous separe de cette ville, plus longue avec un risque de bcp de sable sur de longue distance mais avec des village et donc de l'eau regulierement (tous les 2 jours) ou par la route sud plus directe mais avec 270km sans rien sur la carte, ni eau ni village : le desert.Nous nous arretons 1 journee a Tosonsengel pour recuperer et ca fait du bien. Nous devions repartir dimanche mais c'est le jour du Nadaam (la fete traditionnelle annuelle) alors nous nous rendons a l'arene... un peu tot et nous cramons au soleil avant d'observer un peu eberluhes des lutteurs defiler puis se "battre" contre des enfants. Autant dire, rien de spectaculaire. Il nous manque surement des explications...
Les etapes qui suivent sont longues car nous devons atteindre les points d'eau a temps et deja la circulation se fait plus rare. Nous sommes seuls dans ces immensites desertiques (il y a juste LE vehicule par heure environ qui pourrait nous venir en aide si besoin). Ces jours la le soleil tape accentuant l'impression desertique.
Enfin nous arrivons a Songino, dernier village avant les 270km que notre carte nous indique comme vides. Nous y faisons le plein d'eau et recoltons aupres de l'aubergiste des informations precieuses sur les possibles points d'eau et les distances exactes qui les separent: a 30km riviere, puis 70km yourte "restaurant routier", puis 120km pour la source sacree au bord du lac sale (Uvs Nuur), puis 50km pour le prochain village (Naranbulag). Il nous faut donc 4 jours de vivres et prendre le lendemain a la prochaine riviere 20litres d'eau pour tenir au moins 2jours.
Finalement sur la portion de 120km il y a des yourtes restaurant (a 0km, 20km, 50km). Nous petit dejeunons a la premiere de la soupe de pates a la graisse de mouton et dejeunons a la seconde des Buuz (Ravioli de viande) et du Soywan (plat de pates cuites dans un bouillon de graisse de mouton avec des morceaux de viande) pour economiser nos vivres. Depuis le dernier village nous avons parcouru 170km en deux jours (80km et 90km) sur des pistes parfois tres roulantes parfois tres difficiles (sable et tole ondulee) sous un ciel tres menacant mais par bonheur nous passons entre les orages et les pluies diluviennes. Le 3eme jour vers la source sacree, la piste est tres difficile: graviers et sable en tole ondulee sur toute la largeur de la piste. Apres 40km, fatigues, nous nous refugions dans une yourte alors qu'une ondee nous tombe dessus. Apres un bon repas ( que nous attendons quand meme deux heures : il faut le temps d allumer le feu et de faire les pates, veridique) nous parcourons 500m et decouvrons la source et l'ancien camp de vacances sovietique. La des gens se baignent dans la baie qui nous fait de l'oeil. Ok nous n'irons pas plus loin aujourd'hui et poserons bivouac au bord de l'eau, au soleil couchant. Tant pis nous n'atteindrons pas Ulangom dimanche pour donner des nouvelles.
C'est evidemment au milieu de nul part soit quand un soleil de plomb nous ecrase ou que la pluie commence a tomber que la mecanique se rappelle a nous: une pate de derailleur tordue, un tube de porte bagage qui se rompt ou la corde qui le tient qui s'est trop detendue...

La tole ondulee c est sans doute encore pire que le sable ("ca se discute"[Joachim]), une succession de petites vagues qui vous place les poumons a la place des intestins. Quand il y en a 3 petites ca chatouille, quand elles sont prononcees sur toute la largeur de la route et sur plusieurs km ca devient delicat et plutot desagreable. Mais c'est les joies de la piste mongole.
Et sur la route, des rencontres de mongols toujours ebahis, une vitre teintee qui se baisse et un regard hilare, un coucou de la main du haut d'un cheval ou d'un chargement de camion, une discussion gestuelle autour d'un the (sale) offert dans une yourte ( ca c est arrive une fois)... un (ou plutot 10) coups de klaxons pour dire "bonjour", "bravo" ou "pousse toi" comme pour le betail!

mardi 14 juillet 2009

Entre collines, steppes et lacs (Tsetserleg-Tosonsengel, 300km)

Deuxieme quart de notre trajet mongol.... le message arrive avec un peu de retard faute de connection internet fonctionnelle a l arrivee de l etape.

La bonne nuit et la douche chaude de l'auberge Fairfield a Tsetserleg nous ont revigore. Apres avoir fait le plein de vivres nous montons notre premier col de la journee qui en comptera 3. Encore un dernier bout d'asphalte et c parti pour la piste jusqu'a Ulangom a 800km. Voila les paysages montagneux et les petites forets. Un midi nous avons meme la chance de pique niquer a l'ombre d'arbres (assez exceptionnel en mongolie!). Quel bonheur la sieste a l'ombre. La piste nous fait la surprises de quelques rencontres d'autres cyclistes, alors on echange sur la qualite de la piste, de nos aventures, des bons plans... et "bonne route".
Une belle gorge parcourue par une riviere fraiche et nous voila a Tariat, son volcan et son lac... et le plus important (enfin dramatique) de cette petite semaine de pedalage : notre premiere casse serieuse. Un soir, la premiere fois que nous etions obliges de nous charger reellement d eau, en haut d'un raidillon raide, comme son nom l'indique, mais sans plus de difficultes que ca, d'un coup un grand CRAC a l'arriere de Guy Donho... le porte bagage vient d'emettre le son caracteristique de son refus de cooperer et de supporter sa charge. Rupture en deux endroits (le tube et une soudure) Ca aurait pu etre synonyme d un retour a Oulanbator et nous reflechissions deja auquel d entre vous nous allions demander de se charger de nous procurer une remorque... quand nous avons ete sauve par un morceau de corde et un israelien "Monsieur je sais tout". Un passage dans un village a permis de tester la debouillardise mongole, de consolider la reparation et de reparer une nouvelle rupture de tube. Depuis Joachim est devenu docteur attitre de Guy Donho (moins de 90 mn d arret a chaque casse et il repart comme neuf).



Autre nouveaute : le sable. Terrible. Dur pour les velos et pour le moral. A chaque nappe de sable nous sentons le velo se mettre a flotter. Survirage (roue arriere qui derrape), contrebracage, d'un cote, de l'autre, appuyer sur les pedales pour remettre le velo dans l'axe. Le sousvirage (roue avant qui chasse) est difficilement negociable mais un coup de rein et un coup de pedale peuvent nous sauver. Les nappes font de moins d'un metre a plusieurs kilometres de long. Les chutes se succedent, il faut alors choisir entre retenter l'experience ou se mettre a pousser. Pour Fanny c est synonyme d un camouflage marsupilami a taches noires sur le bronzage degrade ( des bleus et des bosses suites de chutes dues a des erreurs de pilotage) "mais ca n'arrive pas qu a moi et de moins en moins souvent !!!" Fanny est devenue championne de pilotage, elle manie finement son velo: gere le contrebracage avec brio et adore le passage de riviere.

Apres le test de la nouvelle unite de la ligne droite, il semblerait que part endroit ils testent aussi la piste cyclable... et c'est pas mal du tout: reservee aux cycles a moteur ou non et en general sans bosse ni tole ondulee mais pas garantie non sableuse!Le paysage change doucement on quitte les steppes pour decouvrir des petites montagnes et leurs cols, les belles vallees vertes et les traversees de rivieres, des lacs et enfin des paysages plus arides qui nous annoncent le desert.
Nous (enfin Fanny) gerons plutot bien l'eau et les vivres. Les plats de riz ou des fois de pates sont agrementes par de delicieuses salades de crudites (chou ou poivrons ou carottes ou concombre et quand c est jour de fete on melange). Nous avons utilise pour la premiere fois notre filtre a eau qui fonctionne plutot bien, mais l'essai dans de l'eau croupie, vaseuse d'une mare avec un pneu au milieu n'a pas donne de l'eau minerale tout a fait limpide. Heureusement (helas) nous avons atteint le point d'eau claire avant d'etre oblige de boire cette eau de secours.

Borisgaspard va bien, il se detend de temps en temps et quand la piste est mauvaise il a un peu peur alors il quitte le guidon de Guy Donho et prefere passer a l'arriere dans les bagages.

Partout nous observons l'heritage Russe:
Sur les routes beaucoup de 4x4 russes et surtout les petits fourgons 4x4 qui parcourent a toute berzingue toutes les pistes de toute la Mongolie. Lorsqu'un vehicule s'arrete on ne sait jamais combien de personne vont en sortir. De 4 touristes pour un fourgon ils arrivent a entrer a 20 locaux dans le meme vehicule. Nous avons vu jusqu'a 5 personnes (une famille) sur une moto.
Les villes sont desolees. Les grosses usines sovietiques sont laissees a l'abandon, les installations aussi comme a Tosonsengel ou il y avait l'eau courante et l'electricite mais qui faute d'entretien ne fonctionnent plus depuis 10 ans. Une nouvelle centrale hydroelectrique reapprovisionne la ville en electrcicite depuis peu mais l'eau va se chercher au puit. Les immeubles sont delabres. Beaucoup de hangars sont abandonnes.
L'arrivee aux villes se traduit toujours par une etendue que l'on pourrait qualifier de decharge.

lundi 13 juillet 2009

Ulangom nous voila!!!

Ulangom, a l ouest de la mongolie. Nous venons d arriver et en bons francais que nous sommes nous avons prevu de chomer pour le 14 juillet! Donc demain les velos resterons sagement a l ecurie, nous n allons pas etre long ce soir (la derniere semaine desertique n a pas ete de tout repos) et nous reposer aussi.
Donc cette petite connexion rapide pour vous dire ou nous en sommes ( au 3/4 de notre trajet en mongolie), que vous n avez pas eu de nouvelles car il n y avait pas de connexion lors de notre dernier passage dans ce qu ils appellent une ville ici ( c est comme l eau courante, ca existait du temps des russes et c est tombe en desuetude depuis) et vous dire que nous vous raconterons tout demain (les paysages, les casses mecaniques, les rencontres, les pistes, la gatronomie, les bivouacs) si internet veut bien fonctionner demain 14 juillet (il semblerait que ce ne soit pas gagne: surement le cote francais de l internet mongol!!!)

Merci pour tous vos messages qui nous font tres tres plaisir.