mercredi 15 juillet 2009

Le desert (Tosonsengel-Ulangom, 500km)

Et 1000km parcourus...[c etait il y a longtemps maintenant (350km)] trop tot pour le tresor de Clement Faugier... nous attendrons d'atteindre la forntiere russe.
Voici l'etape que nous apprehendions et pour laquelle il fallait prendre la decision de la route a prendre pour rejoindre Ulangom: par le nord du massif (Han Hohiyn nuruu) qui nous separe de cette ville, plus longue avec un risque de bcp de sable sur de longue distance mais avec des village et donc de l'eau regulierement (tous les 2 jours) ou par la route sud plus directe mais avec 270km sans rien sur la carte, ni eau ni village : le desert.Nous nous arretons 1 journee a Tosonsengel pour recuperer et ca fait du bien. Nous devions repartir dimanche mais c'est le jour du Nadaam (la fete traditionnelle annuelle) alors nous nous rendons a l'arene... un peu tot et nous cramons au soleil avant d'observer un peu eberluhes des lutteurs defiler puis se "battre" contre des enfants. Autant dire, rien de spectaculaire. Il nous manque surement des explications...
Les etapes qui suivent sont longues car nous devons atteindre les points d'eau a temps et deja la circulation se fait plus rare. Nous sommes seuls dans ces immensites desertiques (il y a juste LE vehicule par heure environ qui pourrait nous venir en aide si besoin). Ces jours la le soleil tape accentuant l'impression desertique.
Enfin nous arrivons a Songino, dernier village avant les 270km que notre carte nous indique comme vides. Nous y faisons le plein d'eau et recoltons aupres de l'aubergiste des informations precieuses sur les possibles points d'eau et les distances exactes qui les separent: a 30km riviere, puis 70km yourte "restaurant routier", puis 120km pour la source sacree au bord du lac sale (Uvs Nuur), puis 50km pour le prochain village (Naranbulag). Il nous faut donc 4 jours de vivres et prendre le lendemain a la prochaine riviere 20litres d'eau pour tenir au moins 2jours.
Finalement sur la portion de 120km il y a des yourtes restaurant (a 0km, 20km, 50km). Nous petit dejeunons a la premiere de la soupe de pates a la graisse de mouton et dejeunons a la seconde des Buuz (Ravioli de viande) et du Soywan (plat de pates cuites dans un bouillon de graisse de mouton avec des morceaux de viande) pour economiser nos vivres. Depuis le dernier village nous avons parcouru 170km en deux jours (80km et 90km) sur des pistes parfois tres roulantes parfois tres difficiles (sable et tole ondulee) sous un ciel tres menacant mais par bonheur nous passons entre les orages et les pluies diluviennes. Le 3eme jour vers la source sacree, la piste est tres difficile: graviers et sable en tole ondulee sur toute la largeur de la piste. Apres 40km, fatigues, nous nous refugions dans une yourte alors qu'une ondee nous tombe dessus. Apres un bon repas ( que nous attendons quand meme deux heures : il faut le temps d allumer le feu et de faire les pates, veridique) nous parcourons 500m et decouvrons la source et l'ancien camp de vacances sovietique. La des gens se baignent dans la baie qui nous fait de l'oeil. Ok nous n'irons pas plus loin aujourd'hui et poserons bivouac au bord de l'eau, au soleil couchant. Tant pis nous n'atteindrons pas Ulangom dimanche pour donner des nouvelles.
C'est evidemment au milieu de nul part soit quand un soleil de plomb nous ecrase ou que la pluie commence a tomber que la mecanique se rappelle a nous: une pate de derailleur tordue, un tube de porte bagage qui se rompt ou la corde qui le tient qui s'est trop detendue...

La tole ondulee c est sans doute encore pire que le sable ("ca se discute"[Joachim]), une succession de petites vagues qui vous place les poumons a la place des intestins. Quand il y en a 3 petites ca chatouille, quand elles sont prononcees sur toute la largeur de la route et sur plusieurs km ca devient delicat et plutot desagreable. Mais c'est les joies de la piste mongole.
Et sur la route, des rencontres de mongols toujours ebahis, une vitre teintee qui se baisse et un regard hilare, un coucou de la main du haut d'un cheval ou d'un chargement de camion, une discussion gestuelle autour d'un the (sale) offert dans une yourte ( ca c est arrive une fois)... un (ou plutot 10) coups de klaxons pour dire "bonjour", "bravo" ou "pousse toi" comme pour le betail!

3 commentaires:

  1. Salut, les rouleurs! A peine rentrés nous serions près à repartir, heureusement que vous êtes là pour continuer à nous faire rêver!!
    A bientôt.
    Charlotte et Rémi.

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  2. Bravo pour cette performance. Je suis de près vos coups de pédales à travers vos superbes récits qui ne donnent qu'une envie...partir!
    Bon vent !
    Damien

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  3. Vous etes dingues... mais très courageux.
    Bravo pour la réalisation de ce reve et cette tenacité malgré la qualité de la route, la météo, le matos qui lache, l'organisation... même au milieu de tout cela vous arrivez à nous faire rever !
    Les paysages, waaaaaaaaahhoooooooooo !
    Bonne Continuation

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